Il y a John et Solal, deux amis, presque des frères. Point commun : ils sont traders… et centaures. Créée au Festival d’Aurillac en août 2015, La 7e vague est la dernière née du Théâtre du Centaure dans un parcours où l’art équestre fait lien entre le théâtre (Les Bonnes, 1998), le cirque (Macbeth, 2001), la danse (Cargo, 2004), les arts visuels, les arts de la rue ou encore le cinéma. Au centre de ces multiples expériences, l’acteur-centaure, une figure développée depuis une vingtaine d’années par le duo Camille (ici à l’écriture et la mise en scène) et Manolo. Figure ambiguë par excellence, le centaure trouve avec cette pièce située dans l’univers du trading une place aussi juste qu’inattendue, révélant la part d’instinct qui prévaut, dans un monde de la haute finance où les transactions se comptent en millisecondes, loin de l’image trompeuse d’un univers mathématique et désincarné. Mais cette animalité, arme absolue du trader, n’est-elle pas aussi une planche de salut pour nous relier au monde, à la nature qui se détruit sous nos yeux ? Entre les deux centaures, les points de vue se partagent… Le jusqu’au-boutisme pour l’un, et pour l’autre, la prescience d’une catastrophe, la 7e vague. Catastrophe financière ou naturelle ? Elle pourrait bien être la dernière.