Allongées sur de vieux sofas, quatre femmes apparaissent dans la lumière tamisée d’un espace intime. D’une langueur féminine, la pièce de Bouchra Ouizguen, Madama Plaza évolue dans une immobilité majestueuse.

Au cœur de ce projet, la rencontre de la chorégraphe avec des Aïtas. Ces artistes protéiformes sont issues de la tradition populaire marocaine et tout à la fois profondément actuelles. Dépositaires d’un art venu du fond des temps, les Aïtas ont conquis une liberté ne craignant aucune transgression. Dans sa façon de présenter sans fard ces femmes, Madame Plaza ouvre les portes d’un univers âpre et puissant où s’élèvent des chants, des clameurs, des incantations et des danses. « Quand elles jouent, je vois que nous ne sommes pas si éloignées dans notre quête de liberté. Leur langage, oralité, cri, nostalgie, et amour est aussi le mien » affirme Bouchra Ouizguen, chorégraphe phare au Maroc.