080 est une fiction.

Un être imaginaire dispose de quatre-vingts minutes pour naître et mourir. Elle/il/cela n’a pas de sexe, ni de bouche. Son existence est une succession de « premières fois ». Ses plaisirs comme ses peines naissent des enjeux physiologiques qui ponctuent sa vie. Son existence est conditionnée par un espace et un temps curieusement modifiés. Il/cela/elle n’est pas soumis.e aux injonctions des normes sociales. Cela/elle/il est libre de sa forme, elle/cela/il n’a pas de fonction.

080 est une invitation à entrer en soi.

Imaginer une vie qui ne serait pas soumise à un autre conditionnement que celui d’un temps, d’un espace et d’une gravité, est une façon de mettre à distance le temps d’un spectacle, l’injonction du corps « légitime ». C’est aussi l’occasion de questionner le cirque. Car au-delà des enjeux d’écriture, une des ses composantes, est de comprendre corporellement et intellectuellement, le temps ainsi que le rapport à la gravité qu’implique un espace que l’on nomme objet / agrès / scénographie.

Dans 080, nous choisissons de redéfinir conceptuellement les lois physiques qui régissent l’espace de la cage de scène. Pour d’une part circonscrire dramaturgiquement l’environnement de elle/il/cela et d’autre part pour jouer avec ce qu’impliquerait dans le développement d’un corps, l’application de principes directement inspirés d’hypothèses cosmologiques. A l’image par exemple de trous de ver (pont Einstein-Rosen).

Si la création de 3D a été fortement influencée par la question de « comment ouvrir à l’autre ?», celle de 080 est depuis le début portée par « comment ouvrir à soi ? ».