Véritable magicien des images, scénographe, plasticien, Robert Wilson compte parmi les plus grands noms de la scène internationale. En cause, la force exceptionnelle de son théâtre, mélange unique de perfection formelle et de jeu expressionniste, proche de la pantomime. Il se produit pour la première fois à Reims avec une pièce en résonance particulière avec l’histoire de notre région. Le metteur en scène relève à ce propos qu’à un siècle de distance, les situations sont proches : « Je pense que les événements de 1914 ou de 2014 sont semblables, il suffit de lire les journaux aujourd’hui, de voir les gros titres, de regarder les nouvelles à la télévision. Et ce sera probablement la même chose en 3014. C’est toujours la même histoire ». Un constat d’échec auquel 1914 oppose une satire débridée… Robert Wilson s’est appuyé sur deux textes : Le brave soldat Chvéïk de l'écrivain tchèque Jaroslav Hašek et Les Derniers jours de l’humanité de Karl Kraus. Il s’est aussi inspiré du cinéma naissant, de son esthétique et de sa veine burlesque qui fournissent une foule de motifs et de directions au jeu d’acteur. M. Optimiste et M. Pessimiste, sorte de duo à la Laurel et Hardy s’agitent sous le regard ironique du Temps. La guerre… ou l’éternel retour ?