Acrobate, acteur, jongleur, danseur, Yoann Bourgeois est avant tout joueur. Inventeur aussi, liant étroitement sa recherche à la création d’espaces mobiles, de machines de cirque qui démultiplient les potentialités des corps, du texte, du mouvement, du son… Dans Celui qui tombe, six interprètes évoluent sur un plancher de bois de six mètres de côté. Suspendu dans l’espace, mis en mouvement par de multiples mécanismes, ce panneau agit comme une surface sensible aux moindres transferts de poids, matérialisant les relations d’interdépendance qui se tissent entre les corps en présence. Il est avant tout conçu comme une simplification extrême de tous les agrès de cirque, pouvant tour à tour, balancer, tourner, monter, pencher… C’est ainsi un terrain propice à remettre en jeu les figures circassiennes canoniques telles que le vol, la chute, le ballant, les déséquilibres… À mesure que celles-ci sont revisitées, les acteurs ouvrent de nouveaux espaces imaginaires, faisant de leur scène mobile un écran de projection mentale où les images naissent à foison.