Entretien avec Denis Mariotte
Vous êtes musicien, performer et plasticien. Quelle place accordez-vous à l’objet dans votre pratique ?
La musique a été mon point de départ, le début d’une trajectoire qui a rencontré l’art vivant. On peut parler d’une lente inclinaison d’une trentaine d’années au fil de laquelle l’image, le décor, la lumière, la scénographie dans son ensemble… tous les éléments du spectacle ont progressivement imprégné la musique, jusqu’à devenir à mes yeux les éléments d’une seule partition. Tout cela est devenu comme un grand orchestre avec lequel je travaille à des degrés divers en fonction des projets que j’amorce.
Vous développez aujourd’hui la dimension plastique de façon encore plus spécifique, presque détachée de la musique ?
Non, elle n’en est jamais détachée, parce que la musique est toujours là, plus ou moins présente pour l’auditeur. Mais cela fait deux ans maintenant que je développe des installations. Celles-ci peuvent être purement plastiques et sonores ou bien impliquer la présence d’un corps et tendre vers la performance...
À quel type d’environnement le public peut-il s’attendre ?
Dérives, ma dernière pièce, un format court de 100 secondes, répété plusieurs fois par jour, est un dispositif dans lequel le corps est mis en mouvement dans une sorte de chorégraphie inerte. Dans ma prochaine création intitulée Hiatus, c’est le corps des spectateurs qui sera mis en question à travers l’agencement d’un univers visuel et sonore dans un jeu de va-et-vient entre un intérieur et un extérieur.
Propos recueillis par Guillaume Schmitt le 17 juillet 2015.