1,8 M, c’est l’espace qu’un condamné a pour lui-même dans une prison bié-lorusse. Alors que la répression s’intensifie contre tout ce qui ressemble à une voix contestataire en Biélorussie, la jeunesse et les acteurs de la scène culturelle en payent le prix fort. Des centaines de personnes sont arrêtées arbitrairement, torturées, emprisonnées.
En soutien aux prisonniers politiques qui, en Biélorussie, en Russie ou ailleurs s’opposent aux régimes totalitaires, 1,8 M est un projet théâtral solidaire pour tous ceux qui se battent pour la liberté. Figure majeure de la scène théâtrale contemporaine, le dissident russe Ivan Viripaev, désormais installé à Varsovie, redonne la parole à ceux qui ne peuvent plus la prendre. S’inspirant des discours prononcés par les accusés dans les tribunaux avant leur condamnation, il porte leurs histoires sur scène et fait résonner leurs voix dans une mise en scène acérée, traversée par les projections vidéos et la dense création sonore du projet Warszawiak.
Au plus juste dans leur présence au plateau, les comédiens, polonais et biélorusses, incarnent avec force la parole de ces opposants qui tentent de rendre le monde meilleur. À l’écoute du courage de cette jeune géné-ration, on veut croire à une lueur d’espoir face à la violence absurde qui continue de ravager l’humanité. Véritable uppercut, 1,8 M est une création essentielle dont l’écho se répercute longtemps et profondément en nous.