C’est en réaction à l’absurdité de la guerre et à l’ordre social établi, que naissait il y a cent ans le mouvement Dada, une révolution concoctée par des artistes qui ne croient plus au système dans lequel ils vivent et décident d’en inventer un autre : un monde de fantaisies, de liberté et de folies poétiques. Dans cet esprit délicieusement subversif, la metteuse en scène Alice Laloy rallume l’étincelle dadaïste dans un spectacle jouissif qui ne ressemble à rien d’autre.

D’entrée de jeu, un comédien et deux comédiennes s’emparent de la scène à la manière de pirates de l’art, prêts à affronter l’inconnu et le chaos, en quête d’un acte de vraie création. Armés de bombes de peinture, de marteaux, de mannequins, de machineries et d’outils en tous genres, soutenus par les spectateurs, ils vont abattre des murs et tout mettre à terre. Avant de reconstruire allègrement un monde qui galope, hennit, chante par onomatopées, se tache de peinture, éclate et chute à nouveau, en perpétuelle transformation. De cette spectaculaire entreprise de démolition naît une joyeuse cacophonie, menée tambour battant par trois acteurs qui s’en donnent à cœur joie et rythmée en direct par la musique d’Éric Recordier. Un hommage à la liberté de création qui suscite un enthousiasme permanent. C’est beau, ça pulse, ça illumine, ça Dada !


FESTIVAL MÉLI'MÔME
du 26 mars au 10 avril