En 2017, des analyses génétiques révèlent que les Amants de Pompéi, ensevelis sous l’éruption du Vésuve en l’an 79 et image emblématique du couple resté uni jusque dans la mort, sont en réalité deux jeunes hommes. À partir de ce pied-de-nez historique, Jean-Charles Gaume s’en remet au cirque pour creuser la question du couple et de ses représentations, tout en s’appropriant avec humour les codes de l’opérette.

Dans une succession de saynètes chantées et de prouesses acrobatiques, quatre acrobates-musiciens multiplient les situations d’équilibre (ou de déséquilibre), pour en déployer toutes les potentialités expressives.
Sur un fil tendu, les funambules se confrontent en duo à la problématique du couple, entre soutien, sabotage et adversité, tandis que les portés à
la perche déclinent d’autres représentations vertigineuses de l’histoire de Radius et Cubitus au fil de tableaux collectifs jubilatoires. Cette volonté de déjouer les stéréotypes à travers les jeux du cirque s’exprime aussi dans la musique de Gabriel Levasseur, jouée en live, qui détourne allègrement airs d’opéras et grands standards américains, traduits en latin pour mieux brouiller les pistes. Dans cette juxtaposition des genres, les Amants de Pompéi proposent un spectacle furieusement contemporain qui fait valser, avec insolence et dérision, nombre de clichés. Régénérant !