La tache, c’est le geste maladroit, l’accident, l’erreur, parfois la colère, ce qui déborde, ce qui nous surprend. Dans une société toujours plus encadrée et aseptisée, qu’est-ce qu’une tache si ce n’est quelque chose qui vient bousculer l’ordre et la norme ? À partir de ce postulat, Jeanne Marquis, issue de l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières, explore la poésie des taches comme une façon d’appréhender et de réhabiliter ce qui est hors-cadre et différent. Sur scène, la comédienne-marionnettiste interprète un personnage obsédé par les taches : équipée de matériel de pointe, elle les traque nuit et jour. Soudain, au milieu du plateau blanc, elle rencontre une trace, tente de communiquer avec elle et finit par l’apprivoiser pour en faire sa tache de compagnie ! Grâce à un dispositif vidéo, la chercheuse explore aussi les taches intimes, comme des grains de beauté ou une tache de naissance, toutes ces petites marques du corps qui nous singularisent. Jouant sur les échelles, Jeanne Marquis traduit plastiquement l’évolution des taches, manipulant des formes en volumes et une marionnette à son effigie, pour refléter toute une gamme d’émotions. Un musicien multi-instrumentiste accompagne en direct cette aventure, en mêlant flûtes, basson baroque, percussions, clarinette et pédales d’effets. 

Dans cet environnement sonore original, Tache Pistache invite en douceur les enfants à aiguiser leur regard, à chercher le beau dans notre conception du laid et à le révéler…