On peut toujours compter sur l’imaginaire facétieux de La BaZooKa, compagnie portée par Sarah Crépin et Etienne Cuppens, pour faire basculer le public dans une autre dimension. Pillowgraphies ne fait pas exception à la règle. Sur la scène plongée dans la pénombre, sept fantômes surgissent. Ils traversent l’espace en flottant à quelques dizaines de centimètres du sol, aussi légers que l’air. Avec leurs draps blancs ondoyants et leurs deux trous à la place des yeux, ils virevoltent et se poursuivent, partagent leur joie d’être littéralement hors sol. De courses folles en files indiennes, de complots en explosion soudaine, cette joyeuse communauté se livre à un ballet jubilatoire qui renvoie aux jeux de l’enfance. Grâce à la lumière noire et à la magie du mouvement dansé, l’illusion est parfaite. Mêlant des musiques de Ravel aux bruitages des Sept Samouraïs de Kurosawa, ce ballet d’un nouveau genre s’amuse des spectres de la danse classique tout en convoquant des esprits plus contemporains. Ainsi s’invitent dans la danse de nombreuses références chorégraphiques, de L’Élu de Maurice Béjart sur Le Boléro de Ravel à des séquences inspirées de Merce Cunningham. Jusqu’à ce que les draps tombent et qu’une autre surprise survienne… Car, quand même, les fantômes voudraient bien reprendre vie, évidemment !