Avec Les Serrenhos du Caldeirão, Vera Mantero crée un solo performatif qui s’empare de la culture des populations rurales de la Serra do Caldeirão dans l’Algarve, au Portugal. Une région en phase de désertification alors que sa partie littorale très touristique s’est enrichie.

Par le biais d’images tournées sur place, des mots et documents filmiques du Français Michel Giacometti, Vera Mantero ranime la culture et les savoirs des habitants de la Serra qui tendent à s’effacer.

Sur scène, elle réinvente à partir d’un élément énigmatique, un tronc de liège qui devient compagnon de danse, un rapport à l’autre culture ; et nous parle de ces « peuples possédant une connaissance que nous avons perdue ».

Mais il s’agit bien d’« anthropolopie fictionnelle » car la chorégraphe joue avec l’ambiguïté de ses sources, laisse planer le doute sur la nature des informations livrées. Elle invite les spectateurs à questionner la véracité de ses propos en s’amusant à brouiller les pistes.

Entre voix, mots, chant, images et mouvements, Vera Mantero interroge avec ce solo la perte et les retrouvailles avec une communauté d’une richesse insoupçonnée. Devant un public fasciné, elle continue à tisser des gestes sans musique jusqu’à devenir « une femme arbre » et imagine avec humour « ses propres Serrenhos ».