Entre pulsations tribales et intensité rageuse, les créations du chorégraphe portugais Marco da Silva Ferreira, issu du hip-hop, galvanisent la scène. À la suite de ses précédentes pièces, brother prolonge un travail autour des danses urbaines et déploie sept interprètes dont l’engagement physique permet au spectacle de se régénérer et de les inscrire dans une communauté. « Que cherche-t-on ensemble dans la danse ? », s’est demandé le chorégraphe qui signe une pièce particulièrement musicale en mobilisant sur scène les musiciens Rui Lima et Sérgio Martins.

Entre sonorités dites primitives et musique électro, silence et souffle, gestes et costumes marqués, brother fait dialoguer différentes époques et plusieurs cultures. Lancés dans un processus d’imitations, de reprises, de citations des uns par les autres, les sept danseurs explorent les notions d’universalité, de généalogie, de ressemblance. Avec cette création, le chorégraphe pointe les thèmes de l’héritage et de la transmission de la danse qui en ses variations kuduro, pantsula, voguing, nourrit le mouvement collectif. Réminiscences de gestes, rythme partagé, le groupe témoigne de forces extérieures, d’une puissance instinctive mais aussi d’une immense fragilité.

Jusqu’à l’ultime image, brother captive, car Marco da Silva Ferreira inscrit la solitude dans un collectif et affirme une vitalité inébranlable de la fraternité face à la violence.