DANSE
13 14.11
mercredi 13 & jeudi 14 novembre à 20h30. Durée 60 min.
► Rencontre avec l'équipe à l'issue du spectacle le 13/11
Nous portons tous une mémoire du corps en nous : le nôtre bien sûr, mais aussi ceux qui nous ont traversé en imagination, au gré d’un film, d’un tableau, d’une danse... Herman Diephuis puise son inspiration à cette source. À Reims où il fut associé au Manège de 2007 à 2011, vous avez pu voir ses pièces à l’écriture épurée, irriguées par l’art de la Renaissance, les comédies musicales ou la musique pop. Entre 2010 et 2011, il séjourne au Burkina Faso, l’occasion de rencontrer quatre danseurs issus d’une formation au titre évocateur « Je danse donc je suis » qui est tout sauf anecdotique dans le contexte de la situation géopolitique et économique locale. Cette rencontre a donné lieu à une création ancrée dans ce contexte inédit. D’autres corps, d’autres images à susciter. Voici l’objet principal du voyage…
J’ai voulu être au plus près de ce que sont ces quatre personnes dans leur imaginaire, leur façon de danser et d’exister sur scène, mais aussi en confrontant mon univers aux leurs et en étant à l’écoute de l’histoire et de la réalité de chacun d’eux. Leur danse se fait dans la nécessité, l’urgence comme si elle était à vif, traversée par une énergie qui parle à la fois de jeunesse et de gravité, de force et de fragilité. J’ai composé avec eux un répertoire gestuel commun en mettant l’accent sur les positions de doigts, l’expressivité des mains et les mouvements de bras. Les gestes tiennent lieu de discours, de langage et nourrissent les danseurs pour incarner une gamme d’états et de présences imprégnés de ce qu’ils sont. Ensemble nous avons cherché une gestuelle qui exprime la contrainte mais d’où peut surgir à tout moment une énergie et un humour imprévisibles. Nous avons construit un territoire d’écoute et d’attention où la danse peut se vivre à la fois comme un ailleurs et un endroit d’affirmation de soi. Je ne recherche pas un exotisme africain, ce qui m’intéresse est de transcrire de façon abstraite à travers l’histoire individuelle et collective de ces quatre interprètes. Une danse qui déborde et traverse l’idée même de frontière. Une danse qui nous rapproche, porte en elle des questions existentielles et expérimente d’autres manières de se lier et de se regarder.
Herman Diephuis