En 2014, Salia Sanou créait, pour le festival Montpellier Danse, Clameur des arènes avec quatre lutteurs sénégalais et quatre danseurs burkinabé. Le chorégraphe y abordait le thème de la violence en mettant à l’honneur la lutte, à la fois spectaculaire et ritualisée, largement répandue dans la culture africaine. En un geste chorégraphique offensif, il montrait le jeu, le regard, l’intimidation, la parade. Une manière de combattre au jour le jour. Aujourd’hui, Salia Sanou reprend cette pièce avec huit jeunes interprètes, issus de La Termitière. Ce Centre de développement chorégraphique, créé en 2005 à Ouagadougou, s’impose désormais comme un vecteur essentiel pour la création et l’essor de la danse contemporaine en Afrique.  « En danse contemporaine la dimension de répertoire me paraît être un sujet majeur pour les jeunes générations, indique le chorégraphe. Cette transmission aujourd’hui à quatre danseurs et quatre danseuses m’invite également à questionner la dimension de masculin et de féminin avec le dessein de faire cheminer les représentations ».
La pièce impressionne par son énergie ouverte et déterminée comme par son ancrage dans les forces de la lutte au sens large. Force, grâce et fragilité circulent et s’affrontent dans une cadence rythmée au cœur de l’arène, véritable aire d’un jeu sportif, artistique et quasiment mystique. Dans cette métaphore du combat, Clameur des arènes s’affirme comme une ode à la liberté plus percutante que jamais.