Azimut marque les retrouvailles d’Aurélien Bory avec le Groupe acrobatique de Tanger, dix ans après le succès de TAOUB et ses quelque 300 représentations. A la clef, une aventure humaine dont les fils se renouent aujourd’hui. C’est au demeurant le thème du « retour » qui a fourni à Aurélien Bory la trame d’Azimut, en écho à la légende de Sidi Ahmed Ou Moussa, père spirituel de l’acrobatie marocaine. Dans cette légende, le sage parvient au ciel, mais regardant alors la terre et ses hommes, il préfère revenir. Une métaphore du destin de l’acrobate, entre élévation et gravité, dont le metteur en scène fait son miel pour proposer l’une des architectures visuelles dans lesquelles il excelle. Au fil de ses pièces, on a vu des interprètes évoluer sur un jeu de Tangram géant, un robot de chaîne automobile, un chapiteau de caoutchouc… Azimut ne déroge pas à la règle. Ici, c’est un plan vertical qui se prête aux combinaisons sans fin des corps, un tableau changeant magnifié par la lumière. Héritiers d’une tradition unique au monde, les artistes du Groupe acrobatique de Tanger accompagnés de deux chanteurs, trouvent ici une voie aussi artistique que spirituelle, entre tradition et vision contemporaine. Un écho aux vers de T.S. Eliot cités par Aurélien Bory : Nous ne cesserons pas notre exploration / Et le terme de notre quête / Sera d'arriver là d'où nous étions partis.